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octobre 09, 2021 8 lire la lecture
La civilisation viking connaît une dichotomie culturelle frappante. D’un côté, on a les braves guerriers et les exploits divins de la mythologie viking. D’un autre côté, on découvre le fin art viking dans toute sa splendeur.
Passés maîtres en joaillerie, en peinture et en sculpture, les vikings sont aussi des charpentiers et des architectes émérites. Les maisons vikings représentent ainsi l’un des nombreux héritages de leur culture, une signature caractéristique qui sublime les régions nordiques.
Les passionnés d’art et de culture viking ne sont pas les seuls à reconnaître le style caractéristique de l’architecture scandinave. Ces monuments et bâtisses, aujourd’hui considérées patrimoine historique, inspirent encore les styles architecturaux modernes des Pays nordiques.
L’architecture scandinave médiévale est très présente au Danemark. On y trouve tous types de constructions, à savoir : les maisons vikings en multiples variantes, les imposantes forteresses vikings (ou trelleborg), et les hangars à bateaux (naust ou nøst en ancien norois). Les lieux de culte, rattachés à la christianisation des peuples scandinaves, sont de création plus tardive.
Le plus souvent, les maisons vikings sont isolées. Elles se trouvaient au centre de fermes, entourées de terres fertiles. Certains poulaillers et étables y étaient annexés. Ce n’est que rarement que les constructions étaient agglomérées en petites villes. En plus de ce qui a été cité, de tout autres types d’habitations, de commerces et d’ateliers y étaient établis.
D’autre part, les techniques de construction exploitées lors de la construction des maisons vikings étaient multiples :
L’un des éléments marquants de l’architecture des maisons viking est le rapport des proportions. Les constructions n’étaient presque jamais en hauteur, mais en largeur et en longueur. Exception faite des tours des forteresses, les constructions étaient basses et faisaient plusieurs mètres de long.
Par ailleurs, la majorité des maisons vikings étaient construites en bois de chêne de haute qualité extrait des forêts danoises. En Suède et en Norvège, il est substitué par du bois de conifères taillés et joints. La charpente en bois était le plus souvent visible à l’intérieur, entre poutres gravées de symboles vikings et support horizontal de maintien.
Au fur et à mesure, les techniques de construction se sont affinées en vue de permettre une meilleure durabilité. L’humidité, premier facteur d’usure, est évitée par des finitions en argile et en bouse.
Un autre isolant connu est la tourbe, issue de la couche superficielle du sol, qui était agencée en bande ou en blocs. Pour protéger les poutres du sol infiltré d’eau, des pierres étaient disposées en profondeur pour entourer leurs bases.
Enfin, la toiture triangulaire des maisons viking est quasi constante. Elle est formée de trois couches : une couche interne en tourbe dont l’herbe est tournée vers le bas, puis une couche intermédiaire en terre compacte, et une dernière couche en tourbe orientée vers le haut. Comme on le verra plus bas, elles peuvent également être en bois.
Pour être à l’abri du froid, les Vikings allumaient des feux en intérieur. L’évacuation des fumées se faisait par un trou au niveau du toit. Ce n’est que bien plus tard que les cheminées ont été développées. Voilà pourquoi on appelait les maisons vikings les maisons de fumée. Le manque d’aération et le mauvais système de ventilation étaient aussi responsables de nombreuses maladies respiratoires.
Bien que les maisons vikings se ressemblent à première vue, un œil expérimenté saura faire la différence entre les différents types de constructions. Selon la fonction qu’elles servent et le rang social de leurs propriétaires, les habitations se distinguent les unes les autres par de fines nuances. Des chercheurs et archéologues ont réussi à classer les constructions vikings en plusieurs catégories.
Les maisons longues (ou langhús en norois, skalar en islandais) sont d’anciennes habitations vikings. Alors qu’elles étaient construites en longueur, elles ne faisaient que 5 à 7 mètres de large.
D’ailleurs, leurs dimensions varient en fonction des richesses du propriétaire. Les demeures humbles en campagne ne font que 15 m de long, tandis que les maisons de Vikings ayant une plus grande notoriété dépassaient les 25 mètres.
Les murs sont ovales, incurvés selon un angle obtus, tant et si bien que le toit rappelle la forme d’une barque à l’envers. Cet aspect est d’autant plus frappant que les extrémités sont plus fines que la partie centrale. À l’intérieur, les chercheurs doutent même que les piliers soient verticaux, car ils sembleraient plutôt obliques.
À l’intérieur d’un longhouse viking, on retrouve deux rangées centrales de poutres alignées parallèlement à son grand axe. La maison est subdivisée en plusieurs chambres par des séparations en bois.
En fait, c’est toute la descendance d’une même famille qui dort sous le même toit, et optionnellement les esclaves du foyer. On compte donc approximativement une cinquantaine de personnes par maison longue. Les esclaves et les animaux étaient séparés des autres habitants, et restaient ainsi au pôle est.
Sur l’allée principale centrale, on allumait du bois pour réchauffer les lieux. Le sol était en terre fraîche pour absorber en partie l’humidité.
Évidemment, la construction des maisons vikings longues était laborieuse. En plus de nécessiter énormément de main d’œuvre, il fallait disposer de suffisamment de bois. Si les chênes venaient à manquer, ils seraient remplacés par des brindilles tressées.
Comme son nom l’indique, la maison-fosse (qu’on désigne encore en danois de grubehus) est construite en partie sous le sol. Il s’agit de maisons semi-souterraines : leurs fondations sont creusées de 4 à 5 mètres sous terre. Le sol représente donc la partie inférieure des parois. Cela permet d’exploiter l’environnement en matière d’isolement thermique.
Contrairement aux longhús, ces habitations sont aussi longues que larges, et parfois sous forme circulaire. Puisque les matériaux de construction ne sont pas trop importants, on estime que leur coût de construction était peu élevé.
Par conséquent, ce sont de petites maisons destinées aux foyers les plus modestes, et qui servaient occasionnellement d’ateliers de confection ou de commerce. Par ailleurs, des preuves ont démontré qu’on y stockait également les réserves d’aliments et de vivres. À Löddeköppinge, en Suède, il existe plusieurs ensembles de maisons fosses qui auraient abrité temporairement les commerçants en voyage.
Bien que les recherches y aient retrouvé des résidus d’excréments, il est peu probable que les maisons-fosses soient en fait des toilettes vikings. Il s’agirait par contre de détritus évacués une fois que l’endroit s’est détérioré. Après la fin de l’ère viking, ce type de construction a été abandonné.
Loin des constructions de campagne organisées autour des fermes et des terres agricoles, les maisons de ville vikings se faisaient rares. Les matériaux de construction et les techniques d’isolement y étaient plus avancés. On remarque tout de suite que les maisons sont plus sophistiquées, et leur architecture plus moderne. Elles étaient légèrement plus en hauteur, et disposaient d’un niveau supérieur pour le couchage.
De ces agglomérations, on cite Uppsala, Kaupang et Ribe, d’anciennes villes renommées de l’ère viking. La plus notable de ces petites villes est Heiðabýr, qu’on connaît désormais sous le nom de Hedeb. Autrefois, cette ville était si remarquable qu’elle était protégée par deux grands murs au sud : Dannevirke et Kovirke.
Elle a récemment été annexée au territoire allemand, après avoir longtemps appartenu au Danemark. Étant donné que des constructions datant de plus d’un millénaire y sont remarquablement conservées, la ville a été classée patrimoine mondial de l’UNESCO.
Reconstruction de la forteresse Fyrkat près de Hobro, Danemark.
Les forteresses sont des maisons vikings circulaires renforcées par des rangées de piliers en bois verticaux qui supportent les murs de l’extérieur. Leur but était de protéger les villes des attaques ennemies. Pour plus de sécurité, le toit était d’ailleurs formé en tuiles de bois.
Deux sites historiques dépeignent des forteresses vikings : la forteresse Fyrkat à Hobro, la plus ancienne découverte au Danemark, et la maison Trelleborg, qui se trouve à proximité de Slagelse.
Ces constructions vikings avaient une fonction toute particulière : conserver les navires et les bateaux quand ils n’étaient pas au large. Naturellement, leur taille évoluait suivant celle des bateaux vikings. Les langskip, à titre d’exemple, nécessitaient des hangars de plusieurs mètres de long. De nombreuses fouilles archéologiques ont découvert les traces de ces constructions à proximité des grands lacs qui donnent sur la mer.
En grands explorateurs, les vikings ont vite dominé sur la région. L’architecture nordique a donc connu de légères variations régionales, surtout reliées au climat et aux propriétés de l’environnement en question. Deux emplacements de maisons vikings sortent assez du lot :
Tandis que l’architecture extérieure des maisons vikings varie drastiquement selon l’environnement, la fonction et les besoins des habitants, l’intérieur est un caractère plutôt constant. Partout en Scandinavie, le patrimoine viking était uniforme et caractéristique de l’ère viking.
À l’entrée, on trouve un long hall qui sert de pièce centrale, eldaskali. Typiquement, les halls dans les maisons de ville étaient moins spacieux, mais cela s’explique par le fait qu’il y avait aussi moins d’habitants en son sein.
Il s’agit d’un espace de vie commune, tout comme la salle de festivités où se tenaient les banquets. La vie en communauté était d’une importance primordiale de l’époque des Vikings, ce qui explique pourquoi de telles zones collectives existaient.
Dans les autres pièces, des banquettes sont alignées sur le côté pour dormir, loin du couloir central formé par les poutres. Pour les habitations en hauteur, comme les forteresses et les maisons vikings de ville, on note parfois une seconde zone de couchage à l’étage.
Les Vikings de haut rang pouvaient se permettre d’organiser des chambres spéciales pour certains membres de la famille, et séparaient les esclaves et les visiteurs.
Sur la bande centrale, le sol est fait de terre battue. Les planchers en bois, quant à eux, étaient réservés aux habitations luxueuses.
C’est ainsi que des formes élémentaires de cheminées ont vu le jour. Plusieurs fosses cimentées et limitées par des pierres étaient réparties tout au long de l’allée, ayant chacun un trou dans le toit correspondant.
Ces dispositifs servaient non seulement pour générer de la lumière et de la chaleur, mais aussi pour la cuisson des aliments. En cas de besoin, une source lumineuse supplémentaire était ajoutée : les torches en bois.
Le peuple nordique animait les murs sans âme de la passion qu’ils éprouvaient envers leur culture. C’est ce qui apporte tout le charme des anciennes trouvailles archéologiques qui remontent à cette époque. Partout en Scandinavie, on admire dans les musées :
Les maisons vikings étaient un véritable sanctuaire ; un havre de paix où les guerriers vikings célébraient leurs victoires et où la culture nordique a fleuri. Malgré les moyens modestes, les habitations scandinaves modernes ont grandement été influencées par leur sobriété et leur originalité.
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