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février 27, 2021 6 lire la lecture
Incarnation ultime du mal dans la mythologie nordique, la simple mention du dragon Nidhogg faisait trembler les plus vaillants des guerriers vikings !
En effet, il s’agit d’une terrible créature aux côtés de laquelle le dragon Fafnir ou Jörmungand ont l’air de bêtes inoffensives. Le rapport de force ne fait plus l’ombre d’un doute, et la balance penche franchement en sa faveur.
Quelle est l’histoire de l’abominable dragon Nidhogg ? Pourquoi les Vikings le craignent-ils autant ? Préparez-vous à basculer vers le côté obscur de la mythologie viking, et à découvrir le récit sur l’origine et l’essence du mal, le dragon Nidhogg.
Bien que ce dragon soit l’emblème de la civilisation nordique, Nidhogg rejoint le camp des créatures maléfiques. Il se trouve à l’encontre des valeurs et des morales véhiculées dans leur culture, l’antagoniste absolu des héros vikings.
Avez-vous déjà entendu parler des drakkars, les bateaux vikings ornés d’une tête de dragon ? Et bien, ils tirent leur inspiration de cette créature mythique. C’est de là qu’est née la légende des Vikings barbares : là où ils passent, il ne reste que cendres et désolation.
Bien que le dragon soit le symbole ultime de force et de grâce, les Scandinaves craignaient un dragon serpent en particulier, l’effroyable Nidhogg. À la fois féroce et destructeur, il attend patiemment le moment propice pour détruire l’univers viking, et le plonger dans le chaos.
D’où vient le dragon Nidhogg ? Pourquoi est-il si peu mentionné dans la mythologie scandinave ? Quel est son rôle dans l’équilibre du cosmos ?
Accrochez-vous bien, on est sur le point de vous révéler la légende du sinistre serpent Nidhogg !
Selon les sources historiques, Nidhogg est décrit comme étant une créature mi-dragon et mi-serpent. Son corps est entièrement recouvert d’écailles éclatantes, et il est doté de cornes aiguisées qui lui sortent de la tête.
Ne vous laissez pas amadouer par son physique majestueux, car derrière sa carapace, il dissimule une férocité inégalée. Rien ni personne ne peut résister aux immenses griffes cachées sous ses pattes antérieures, pas même les dieux nordiques.
Le reste du corps du dragon Nidhogg est tout juste titanesque. Il est semblable à celui d’un serpent, à la seule différence qu’il s’étend sur plusieurs royaumes.
Pour vous donner une idée plus précise sur son immensité, il faut savoir que Nidhogg se terre sous l’une des racines de l’arbre des mondes Yggdrasil. Cet arbre porte l’ensemble du cosmos en son sein, et regroupe les 9 mondes de la mythologie viking.
Bien qu’il ne bouge jamais de son repère, Nidhogg sait voler. Il est doté d’ailes ténébreuses semblables à celles d’une chauve-souris qui seraient réservées à cet effet. Heureusement, il ne le fera qu’une seule et unique fois dans toute l’histoire viking, et vous devez vous en douter, c’est une incidence pour le moins exceptionnelle qui a réellement marqué la mythologie nordique.
L’origine du dragon Nidhogg est incertaine. Tout ce que les sources historiques rapportent c’est qu’il existe depuis le l’aube des temps. Il a vu le jour en même temps que l’univers viking, bien avant l’avenue des dieux nordiques et des hommes.
C’est ce qui explique que même le dieu Odin n’ose pas s’en approcher ! Avec son corps de géant, il se tord autour d’une des racines de l’arbre Yggdrasil, qu’il mord et déchiquette de ses griffes continuellement.
Nidhogg porte un nom qui lui rend pleinement honneur puisqu’il signifie « le frappeur de fléau et de malheur » ou « celui qui apporte la désolation ». Sous ses ailes, il emprisonne les âmes et les cadavres de tous les criminels qui ont commis les péchés ultimes :
Enraciné à Helheim, on dit que c’est l’un des symboles de la mort.
L’équilibre est un élément fondamental au sein de la mythologie nordique. En un sens, le dragon des ténèbres Nidhogg serait complémentaire à la lumière et à la bonté des principaux caractères nordiques. Bien qu’il soit doté d’une force terrible et incommensurable, son existence est fondamentale à l’équilibre d’Yggdrasil.
L’arbre des mondes Yggdrasil possède trois branches qui relient entre elles les diverses entités du cosmos nordique. À travers le Grímnismál et l’Edda de Snorri, on apprend que le dragon Nidhogg ronge la troisième racine de cet arbre.
Celle-ci prend naissance dans une source chaude dénommée « Hvergelmir » bien qu’elle se trouve dans un monde de glace « Niflheimr ». C’est dans ce royaume qu’habite le dragon Nidhogg, d’où il garde farouchement Hvergelmir.
La raison pour laquelle il mordille continuellement l’une des racines d’Yggdrasil n’est pas vraiment claire. Certaines sources prétendent que le plan de Nidhogg serait de détruire celui-ci.
En effet, la destruction de l’Arbre des Mondes marquerait inéluctablement la fin des Dieux. Si l’arbre mythique tombe, c’est tout l’univers scandinave qui tombera à son tour dans le chaos.
Il existe aussi une hypothèse selon laquelle cette racine d’Yggdrasil maintient le dragon emprisonné dans Niflheimr jusqu’à la fin des temps, Ragnarok.
Cette théorie est moins plausible, puisqu’il est cité que le dragon Nidhogg rend visite à la déesse Hel, parfois décrite comme sa maîtresse. Mais vu sa taille colossale, ce ne serait pas vraiment difficile qu’il se déplace comme bon lui semble entre les mondes !
Quoi qu’il en soit, selon la prophétie, le dragon Nidhogg prendra son envol lors du Ragnarok. Qu’il soit de nouveau libre, ou juste pour apporter la désolation, il est voué à prêter main-forte aux géants dans leur assaut contre les dieux Ases.
Bien qu’il n’existe pas d’enfer, ni de diable dans les croyances nordiques, le dragon Nidhogg est indéniablement ce qui s’en rapproche le plus. En tout cas, c’est ce que prétend la Prose d’Edda.
En effet, le dragon Nidhogg règne sur un domaine ténébreux dénommé « Nadastrond ». Il s’agit d’une terrifiante salle dont les murs sont formés par des serpents, prétendus être les enfants de Nidhogg. Le plafond, quant à lui, dégouline de venin qui sert à brûler la chair des criminels.
À l’intérieur de cette salle se trouve Nidhogg qui attend avec impatience la venue de chair fraîche afin de s’en repaître. Lui et ses enfants dévorent les criminels et aspirent leur sang depuis la nuit des temps.
Selon cette même prophétie, lorsque Ragnarok sonnera, le dragon va prendre son envole en prenant sous ses ailes tous les corps de ces âmes damnées. Il les relâche uniquement pour combattre les dieux nordiques.
Yggdrasil, arbre de la vie, est en réalité un écosystème à part entière. En son sein cohabitent de nombreuses créatures, chargées chacune de réaliser des tâches précises.
Cela va sans dire que Nidhogg ne s’entendait pas particulièrement avec ses voisins. Aux plus hautes branches d’Yggdrasil, se niche un aigle, symbole de sagesse et de bonté. Tout l’inverse de la créature des ténèbres qui entretenait le chaos dans l’univers nordique.
La communication entre les habitants des plus profondes racines et des branches d’arbres se faisait par le biais d’un écureuil, Ratatoskr. Il relayait les insultes entre les deux ennemis à longueur de journée, participant ainsi à l’analogue du cycle de renouveau du centre de l’univers.
Suite aux dommages occasionnés par les disputes de l’aigle et du dragon, l’arbre Yggdrasil devait se faire restaurer par les pouvoirs magiques de l’eau des puits d’Urd. Ces tensions saines contribuaient donc au renouvellement des couches de bois et à l’évolution naturelle des mondes vikings.
Toutefois, la bienveillance de l’écureuil n’est pas attestée sur toutes les revues historiques. Selon l’Edda de Snorri, il serait lui-même à l’origine des tensions entre l’aigle et le dragon Nidhogg. Il répandait volontairement des mensonges dans le but d’aiguiser la haine de l’un contre l’autre.
L’aboutissement de ces sournoiseries aura de graves conséquences sur l’équilibre de l’univers. On raconte que le dragon serpent succombe à la colère, et finit par secouer l’arbre des 9 mondes si fort que chaque recoin en tremblait.
C’est ainsi qu’il échappe des racines d’Yggdrasil, annonçant l’arrivée imminente du Ragnarok !
Représentation ultime des ténèbres et de l’obscurité, on peut imaginer que le dragon Nidhogg avait son rôle à jouer lors de la fin prophétique du monde viking. Dernier affrontement entre les forces du bien et les forces du mal, le Ragnarok est la confrontation tant attendue entre les principaux acteurs de la mythologie nordique.
L’intervention du dragon est décrite dans un poème assez connu traduit du vieux norrois, le Völuspa. On dit l’avoir aperçu à l’horizon, s’envolant loin d’Yggdrasil pour s’allier aux géants. Il joint force au reste des figures maléfiques du monde nordique pour mettre fin au règne des dieux vikings, Odin en chef de file.
La légende dit que la mort du dragon Nidhogg sous-entend la chute de l’Ancien Monde. Elle signe également la naissance du Nouveau Monde, sous le règne de nouveaux dieux, dans une atmosphère de paix et d’harmonie, sans la peur d’un cataclysme imminent.
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